A l’heure où le festival d’Annecy discutait il y a quelques jours de l’importance des marques (ou IP en anglais) dans la création immersive, la première expérience déclinée de l’univers d’Astérix était annoncée. A destination de LBE VR, et exclusivement pour le réseau Virtual Room (qui le produit intégralement), voici un nouveau chapitre des aventures du petit gaulois très interactif… et une étape de franchie pour les salles d’arcade VR du groupe, qui disposeront de ce nouveau contenu dès la rentrée 2024. Premier regard immersix (!) avec Benoît Bouthinon, Directeur Général de Virtual Room.
Les aventures d’Astérix arrivent en VR dans le réseau Virtual Room
Virtual Room, de l’escape game à l’immersion narrative
Benoît Bouthinon – A la base, nous venons du monde de l’escape game. Mais nous voulions raconter nos histoires, développer nos récits à travers ces mécaniques de jeu. En 2016, nous avons proposé à Paris un prototype de lieu d’exploitation LBE VR, pour voir ce que cela pouvait donner. Rapidement, il semblait évident que tout gérer de A à Z, de l’exploitation à la production de contenus adaptés, était nécessaire. C’est par la rencontre avec Vincent Kawnick et Thomas Knoll, du studio créatif “Monsieur K” (lien), qu’a abouti le projet. Tous ensemble, nous avons créé Virtual Room.
B. B. – A partir de là, et dès 2017, nous avons ouvert un espace éphémère Virtual Room pour tester le public, ce qui nous plaisait, comment appréhender les flux. Les retours étant excellents, on s’est lancé dans la production d’un catalogue d’expériences nécessaires pour attirer, et faire revenir, nos spectateurs. En parallèle, le réseau s’est développé autour de Paris, Bruxelles, en Australie, Singapour, aux USA. Aujourd’hui, nous comptons une 15e de salles en France, en Belgique et en Suisse principalement. La première leçon acquise, c’était de voir qu’un contenu VR finalisé, adapté à nos salles, se diffusait facilement. Et pouvait tenir sur la durée ! L’expérience de l’escape game a été essentielle dans cette phase de démarrage.
B. B. – Le pari de Virtual Room a toujours été d’aller vers une proposition très grand public, et l’idée de produire nos propres contenus s’est concrétisée très rapidement car nous ne trouvions pas les expériences que nous souhaitions. A l’ouverture du premier lieu, nous avons donc fait le constat que nous serions aussi producteur de nos expériences. Il nous fallait plus de narration que dans les circuits LBE VR classiques, totalement multi-joueurs, et un accompagnement avant et après. C’est cela qu’incarne Virtual Room. On peut remarquer que depuis notre lancement, la plupart des salles d’arcade sont arrivées aux mêmes constats. D’autres modèles parallèles existent, comme les salles large scale d’EVA qui demandent plus de moyens techniques et d’espaces – mais restent sur du jeu vidéo à base de FPS. C’est une superbe réussite également, et un acteur du secteur LBE VR important. Tout comme les expéditions immersives d’Emissive, côté culturel.
B. B. – On a tout de suite voulu pousser le médium en produisant des contenus qui allaient challenger l’immersivité, dans des propositions multi-joueurs. Et cela, à travers 4 expériences déjà existantes : TIME TRAVEL chapitres 1 et 2, ARE WE DEAD? et PRESS START. Et bien sûr, notre prochain événement, ASTÉRIX : MISSION POTIONS ! On s’est lancé vers les licences du divertissement pour casser un peu l’image de la réalité virtuelle, perçue comme très technologique, très geek. Il faut qu’on dépasse ce “plafond de verre” pour aller chercher un public plus vaste. Et ça passe par l’exploitation de marques reconnues – qui parle à un maximum de gens – avec des univers propices au médium. On a rencontré pas mal d’ayant-droits, dont Les Éditions Albert René avec qui s’est engagée une discussion. Nous avions pas mal de points communs, une énergie similaire autour d’Astérix. Pour nous, c’est une vraie opportunité d’amener un public familial pour découvrir la VR de loisir, et offrir un regard important sur la filière immersive.
ASTÉRIX : MISSION POTIONS !, une production 100% Virtual Room
B. B. – Le développement et la production ont pris un an, le tout en interne chez Virtual Room. Nous voulons proposer le meilleur jeu VR pour Astérix, sur notre proposition et l’accompagnement des équipes des Éditions Albert René, mais sans se précipiter. Chez nous, ça a été un apprentissage créatif et industriel. Il y avait une vraie charte d’utilisation de l’univers et des personnages, qu’il fallait reproduire en VR avec des contraintes et des obligations. C’est normal, et surtout un vrai espace de création une fois les règles données !
B. B. – Le scénario, inédit, sera adapté au modèle de l’escape game VR, avec certaines activités évidentes (courir après les sangliers, visiter certaines maisons du village, fabriquer de la potion, se bagarrer avec les romains…) mais avec quelques surprises à la clé. Actuellement ASTÉRIX : MISSION POTIONS ! est en phase Bêta, avec une période estivale dédiée à l’amélioration visuelle de l’expérience. C’est essentiel pour que cela marche auprès des fans de la franchise, et des habitués de la VR.
B. B. – Comme pour tous nos titres, ASTÉRIX se joue à 2 ou 4 joueurs. Ensuite, on peut accueillir de plus grands groupes selon nos installations ; à Paris nous avons 14 zones de jeu. C’est une expérience collaborative, avec une exploration et des activités à mener à plusieurs obligatoirement. C’est un critère essentiel pour attirer les gens vers la VR, de pouvoir vivre collectivement ce type d’expérience. Y compris si, sur certaines choses, c’est pour une proposition contemplative. Chez nous, on travaille surtout la narration et l’interactivité, pour un public familial. Et une expérience qui reste abordable (dans son gameplay), fun et accessible !
Une diffusion mondiale dès le lancement
B. B. – Le projet se fait avec une vraie marque de confiance pour l’immersif. Depuis notre annonce autour d’Astérix, beaucoup de clients nous rappellent pour en savoir plus. Nos équipes sont motivées, et nous entamons une vraie démarche de formation auprès de chaque lieu d’exploitation Virtual Room. Ce sera un gros lancement, dans une vingtaine de villes au niveau mondial – pour un contenu en français dans un premier temps, car nous avons sollicité les doubleurs officiels d’Astérix, sur recommandation des éditions Albert René. Le doublage international va suivre. Car la curiosité est là. Par ailleurs, nous nous sommes rapprochés d’un univers lié à Astérix, qui fête ses 65 ans en 2024. A nous de nous intégrer à cette dynamique plus globale. Outre le Parc d’Astérix, évidemment, il s’agit de comprendre et discuter toutes les possibilités marketing et l’utilisation des produits dérivés – dont une future exposition à l’Atelier des Lumières. Ce sont autant d’appuis pour communiquer autour de l’expérience VR. On proposera même d’envoyer aux spectateurs des photos de leur participation in-game.
B. B. – Depuis la fin de la pandémie, on note un changement d’habitude du public. Aujourd’hui, les gens réservent en dernière minute, pour garder un maximum de libertés sur leurs sorties. La saisonnalité joue énormément, il faut travailler avec cela. ASTÉRIX : MISSION POTIONS ! arrivera donc pour la rentrée, et sera notre grosse actualité jusqu’à la fin de l’année. L’arrivée des licenses, ou IPs (marques reconnues dans le divertissement), est une tendance de fond qui vient des Etats-Unis, dans tous les secteurs culturels. C’est quelque chose qui rassure le public, identifie l’expérience. Chez Virtual Room, c’est une réflexion depuis longtemps, mais qui vient compléter un catalogue établi et une expertise déjà existante. Nous espérons que cela crée un cercle vertueux pour attirer un nouveau public, un engouement vers le médium. Il faut le répéter, mais le plus dur est d’amener les gens à la réalité virtuelle ; une fois la première expérience vécue, nous avons de très bons retours ! Virtual Room propose des contenus très familiaux, d’aventure, qui peuvent rassembler le plus grand nombre.
B. B. – Il faut mieux marketer nos expériences. Nous arrivons dans un moment où le médium doit s’effacer par rapport aux contenus, car c’est lui qui est important. C’est là où des noms connus peuvent nous aider à développer notre public, notre réseau de salles et asseoir l’immersif comme une part de l’industrie du divertissement. Aujourd’hui le LBE VR existe, les contenus sont de bien meilleurs qualité, on sait accueillir le public, et tout est en place pour développer l’industrie VR du divertissement. ASTÉRIX : MISSION POTIONS ! est une formidable opportunité de prouver ce que nous pouvons offrir au public.
https://www.virtual-room.com/mission/asterix-mission-potions
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