Face à la domination des géants technologiques, il est rare de trouver des start-up qui osent rêver grand et défier les normes établies. Lynx Mixed Reality est l’une de ces entreprises audacieuses que nous sommes allés rencontrer, et l’objet de notre curiosité est ce casque de Réalité Mixte tant attendu, le Lynx-R1. Alors que le monde de la technologie immersive est dominé par des géants tels qu’Apple et Meta, cette startup Française s’efforce de créer un produit qui peut rivaliser, et surtout se distinguer, de ceux des titans.
Après un bref passage par la salle de prototypage, où nous avons rencontré des experts de l’optique, de l’aéronautique et de l’informatique – les hommes de l’ombre du Lynx – nous avons eu l’opportunité unique d’essayer le casque en préambule de notre discussion avec Stan, le fondateur. Le moins que l’on puisse dire, c’est que notre interview tombe à pic. En effet, la semaine précédant notre rencontre, Stan annonçait officiellement l’envoi des premiers casques à leurs destinataires !
Plongeons dans cette conversation fascinante pour découvrir ce qui rend ce produit si spécial.
Lynx – Interview avec Stan Larroque
“C’est incroyable !” Voilà ma réaction lorsque je chausse le casque. Les limites entre le numérique et la réalité tangible qui m’entoure se mêlent, se confondent, puis s’estompent harmonieusement. Tout en préservant ma vision périphérique et mon champ de vision inaltérés, je perçois la présence physique d’une partie de mon corps et dès lors que j’étends mes mains devant moi, elles s’intègrent avec précision dans cet environnement immersif. J’expérimente une application de type “planétarium”. J’ai alors devant moi notre système solaire, flottant dans l’environnement réel qui m’englobe. La trajectoire d’une planète capte mon regard. Instinctivement, je m’en rapproche et glisse subtilement dans un univers entièrement virtuel , éclipsant désormais ma réalité tangible. Je me trouve plongé dans une autre dimension, un autre espace, un autre moment. En effectuant un pas en arrière, une sensation de transition s’opère. Le casque, comme un portail, me ramène doucement à la réalité. L’environnement virtuel commence à s’estomper, me voilà de nouveau ancré dans le monde réel et tangible. Cependant, devant moi, le système solaire continue de s’animer, mêlant habilement réalité et virtualité. Je viens de vivre une expérience de Réalité Mixte.
Je retire le casque. C’est dans une ambiance détendue, propice à la discussion que nous commençons à interroger Stan, curieux d’en savoir davantage sur les premières livraisons annoncées quelques jours plus tôt. “Là on envoie à 300 personnes, 500 en Novembre et après 1000 par mois…” Si vous n’avez jamais eu l’occasion de rencontrer Stan, vous devez savoir qu’il est lui même la personne la plus investie lorsqu’il s’agit de faire découvrir le casque, c’est dans cette lancée qu’il nous confie dans un mélange de fierté et d’émotion :“Avant votre arrivée, j’étais à la poste en train d’expédier des casques. […] en fait c’est important pour moi, le casque a pris du retard, beaucoup de personnes ont douté, et c’est important pour moi de pouvoir les regarder dans les yeux et dire : ‘Je les envoie personnellement’ . Les premières… après ce sera un autre processus !”
Dans l’univers de l’électronique grand public –consumer electronic-, c’est une fierté nationale que de voir un produit français gagner une telle reconnaissance. Comme le souligne Stan, à l’instar de l’iPhone, il est exceptionnel dans une vie de faire un produit de A à Z : de l’imagination, à sa mise en production, en passant par son prototypage et sa conception, et de constater que ce produit est aussi bien reçu et attendu par le public. Alors finalement, qu’est ce qui explique cet engouement autour de ce casque ? Stan à son idée, et c’est d’ailleur la vision qui l’a guidé jusqu’ici : “Si tu imagines puis propose un produit qui finit par se vendre tout seul, c’est qu’il se passe un truc. Pour Lynx-R1, je n’ai pas fait une seule campagne de publicité. Et pourtant, toutes nos précommandes ont été achetées.” Et c’est vrai, avez vous déjà vu une pub pour le Lynx-R ? Nous allons le voir, ce casque, ce dispositif immersif, à de nombreux atouts pour convaincre. Nous allons les (re)découvrir ensemble tout au long de cette interview. Mais finalement cette vague d’adoption concerne quel marché, et à qui est réellement destiné ce casque ? “La XR n’a pas encore décollé côté B to C. […] avec l’équipe on s’est dit on va être les pro des B to B, parce que en B to B personne ne va acheter des casques Meta et les déployer par millier. Il peut y avoir des exceptions, mais les gens achètent des casques Meta à des prix plus raisonnables puis après ils vont voir leur DSI…
Stan n’a pas besoin de finir sa phrase, le contexte est connu : RGPD, data privacy, logiciel… C’est un élément clé à souligner : la vision de Lynx ne se contente pas d’aller à l’encontre des “GAFAM”. Elle ambitionne de redonner le pouvoir du choix concernant nos données personnelles. À l’instar des téléphones modernes, ces types de dispositifs immersifs captent minutieusement nos mesures physionomiques et nos informations. Grâce à des caméras qui filment à la fois l’intérieur et l’extérieur du casque, ils peuvent désormais saisir chaque nuance de notre environnement et de nos réactions, offrant une perspective inédite et complète de notre cadre de vie. Ainsi, plus que jamais, nos données privées sont mises en avant et deviennent particulièrement sensibles.
L’élément distinctif de ce casque est peut être vraiment là ? Dans la notion de “privacy” ? Nous posons la question à Stan. “On a des avantages compétitifs sur lesquels les GAFAM ne pourront jamais aller. Aujourd’hui notre casque est cool, performant : on est content du résultat. Tu peux toujours nous dire “ah ouais mais le Quest 3 va avoir (…) des écrans mieux, ok” etc. Par contre, au-delà des questions techniques, tu as les avantages d’écosystème, de privacy etc sur lesquels eux ne pourrons jamais aller. C’est la force de Lynx, et sa pertinence au cœur du marché.” Vous l’aurez compris, la cible privilégiée de Lynx, c’est le BtoB, l’industrie.
Meta quant à lui, pour toutes les raisons dont nous venons de parler et majoritairement, vise le BtoC et une cible plus gaming. Et Apple finalement dans tout ça ? Et bien ça ouvre encore plus le marché. Néanmoins des éléments comme la batterie déportée font du Vision Pro un casque qui peut être rapidement limité. “Le casque d’Apple c’est génial, parce que c’est un casque intouchable à 4000 balles. C’est encore mieux pour nous parce que ça valide toute notre thèse (de positionnement de marché).” Dans cette dynamique de challenger, il ne s’agit donc pas simplement de suivre la cadence, mais de la dicter. Et pour conserver cette position, l’Europe a répondu à l’appel, investissant 8 millions d’euros pour faire de Lynx le casque phare de l’industrie.
Mais pourquoi un tel engouement ? La réponse est simple : le RGPD (encore). L’Europe, championne incontestée de la régulation numérique, voit en Lynx bien plus qu’un simple casque. C’est un symbole de souveraineté. Lynx n’est pas seulement une innovation, c’est aussi un véhicule des valeurs incarnant l’esprit du RGPD et la mission sacrée de l’Europe : protéger l’intégrité numérique de ses citoyens.
BtoB, BtoC, Entertainment, des marchés différents mais un objectif commun ! Stan voit en la Réalité Mixte, davantage un nouveau médium qu’une technologie à proprement parler. “Je pense qu’il va y avoir une nouvelle sorte de divertissement qui va arriver avec la réalité mixte. Avec le Lynx, le Quest 3 et les autres (comprenez ici le dernier Pico, ainsi que le Apple Vision Pro), on entre dans une phase où il y a un nouveau médium qui émerge vraiment. Et il va y avoir pas mal d’expériences en termes de contenus. On va arrêter de parler d’AR ou de VR, mais assister à une convergence autour de la réalité mixte.” D’ailleurs, c’est précisément là que la firme à la pomme entre en jeu, voulant révolutionner le monde de l’entertainment et la manière dont nous consommons du contenu multimédia. Avec le spatial computing, nous entrons dans une ère où les surfaces numériques peuvent se multiplier au gré des envies et des besoins, offrant une flexibilité sans précédent : des écrans disposés çà et là sans contraintes de taille ou de forme, redéfinissant complètement notre rapport à la technologie. Plus qu’une simple marque, c’est aussi un véritable phénomène qui, à chaque innovation, crée des tsunamis d’adoption. Avec son entrée fracassante dans le monde de l’XR, elle est prête à agrandir et dynamiser le marché.
C’est donc dans ce contexte, et ce timing de choix que Lynx se distingue clairement des titans par des valeurs appuyée par l’Europe, et soutenue par la France. Dans sa vision à moyen terme, Lynx ambitionne de se positionner comme un leader européen. Stan n’a aucun mal à se projeter et nous fait part de sa vision. “En fait, si on se reparle dans 2 ans je te dirais pareil. Nous n’en sommes qu’au début de cette vague MR. Et Lynx est là pour le long terme. On envoie le R-1 maintenant, mais on travaille déjà sur la suite. Notre roadmap court sur plusieurs années, pour assurer le coût de développement du hardware, mais aussi de l’écosystème logiciel. On a les armes pour devenir un champion européen des technologies immersives.” A y regarder de plus prêt, ce casque dans la grande odyssée de Lynx n’est finalement que le premier chapitre d’une grande histoire. “Aujourd’hui le casque ce n’est que 20% de l’histoire, le reste c’est le coût, c’est le store, c’est la plateforme, c’est la manière dont on distribue le contenu et ça c’est la bataille pour nous qui commence maintenant, là.”
En référence à un événement récent où Meta à subitement décidé de retirer 4 jeux (populaires) de sa plateforme, ce qui a semé un vent de panique pour les studios, Stan voit son écosystème comme une bouée de sauvetage tendue à cette communauté de développeurs. “Le souci des plateformes existantes, c’est que les développeurs y deviennent totalement dépendants des décisions des GAFAM américains ou des géants chinois. Il n’y a pas de liberté, ni de discussion possible. L’arrivée de nouveaux stores fait sens pour ouvrir le marché, et peut permettre à des studios ou développeurs indépendants de trouver de nouveaux débouchés.” La promesse de Lynx au final c’est de donner le choix, et de porter des valeurs.
Côté développement , des standards qui font du bien, là aussi.“Des standards comme Open XR qui deviennent vraiment adoptés et ça c’est une des meilleures choses qui soit arrivée à notre boîte. […] Porter une app hololens sur Lynx c’est 15 min top chrono, vraiment. C’est un développeur Hololens qui me l’a dit “j’ai porté putain ça y est”. Et sur Quest ça doit être 1 ou 2 jour(s) de travail. Mais c’est le même OS (système d’exploitation) derrière. C’est androïd sans la surcouche Google, leur runtime Open XR respecte le standard, c’est assez chouette”. Comme une sorte d’alignement des planètes, où presque tout facilite l’entrée de Lynx sur le marché, comment face aux géant qui dépensent jusqu’à 3 milliards par trimestre et vendent à perte, une startup française en arrive là. Nous demandons à Stan de nous rappeler l’histoire de Lynx, une odyssée semée d’embûches, où chaque tournant révèle des défis à surmonter. “L’histoire de Lynx, c’est une série Netflix…” Je le prends au mot, et vous propose ce qui pourrait être, vraiment, une série originale Netflix. A bon entendeur.
Lynx : une série originale à la Netflix ?
Montreuil. Une chambre d’étudiant. Un DK2. Une vision. Plongez dans un monde où passion, innovation et détermination fusionnent pour donner naissance à une révolution technologique. De l’idée d’un homme à la scène internationale de la tech, découvrez l’histoire vraie de l’ascension de Lynx dans le monde de la technologie immersive. Face aux géants technologiques, aux sceptiques et à ses propres doutes, il s’efforcera de réaliser sa vision. Cette série palpitante dévoile les coulisses du monde de la tech, les défis de l’innovation à la française et la passion qui pousse quelqu’un à transformer une idée en réalité. Suivez un innovateur dans sa quête audacieuse pour redéfinir notre perception de la réalité
Épisode 1 : L’Étincelle de Montreuil.
Dans une chambre étudiante à Montreuil, un jeune homme intrépide est captivé par un Oculus DK2. Pour beaucoup, ce n’est encore qu’un gadget, mais pour lui, c’est le début d’un voyage qui changera sa vie et le monde de ce que l’on considère aujourd’hui comme la réalité mixte.
Épisode 2 : La Fusion de la Vision
Découvrant les limites de la réalité virtuelle, notre inventeur, inspiré et déterminé, ajoute des caméras à son DK2, créant un pont entre le réel et le virtuel et définissant une nouvelle vision pour le monde immersif. A contre-courant du chemin emprunté par Microsoft, à ce moment là leader incontesté de ce marché.
Épisode 3 : Les alliances et la quête du soutien
Notre inventeur, lors d’un voyage à Strasbourg, rencontre Bernard Kress, figure incontournable de l’HoloLens. Ces échanges ouvrent des horizons nouveaux et des collaborations inattendues prennent forme, renforçant sa détermination. Armé de son prototype innovant, il se lance dans la difficile recherche de financement. Malgré les obstacles et une France hésitante, chaque refus renforce sa détermination à réaliser son rêve.
Épisode 4 : La Covid-19 met tout le monde KO, mais Lynx remonte sur le ring
La pandémie de Covid-19 chamboule le monde, mettant à l’épreuve la résilience et la détermination de notre innovateur. Sur les conseils de Palmer Luckey lors d’un séjour californien, il se tourne vers le public pour valider sa vision. Une campagne Kickstarter est lancée. L’accueil enthousiaste du monde renforce sa conviction que son invention à sa place dans l’avenir de la tech’ immersive.
Épisode 5 : Surmonter la Production, et s’appuyer sur les meilleurs
La mise en production du casque débute, avec son lot de défis. Des problèmes de qualité aux retards imprévus, chaque étape teste la ténacité de l’équipe. Il est impératif de s’appuyer sur les meilleurs pour faire le meilleur. Les gros partenariats sont signés, notamment avec Qualcomm qui est un appui de taille côté hardware et supply chain.
Épisode 6 : L’aboutissement d’un rêve
2023 marque la concrétisation du travail acharné de Lynx, avec les premiers casques prêts à conquérir le monde. Les attentes sont à leur comble, et tout le monde attend avec impatience et optimisme les promesses qui doivent être tenues.
Épisode 10 : Face aux géants le futur se dessine
Regardant avec anticipation vers 2024, l’avenir de Lynx semble brillant. Fraîchement soutenu par l’Europe pour être “le casque de l’industrie” , Lynx devra-t-il vraiment jouer des coudes pour se faire une place entre Meta et Apple qui arrive sur le marché.
En fait, le point de départ, ce qui déclenche tout, c’est l’essai de ce casque de Réalité Virtuelle. A l’époque la deuxième version du kit de développement de Oculus, le DK2. Stan se souvient très bien de son ressenti à ce moment-là.
“Quand je l’ai mis sur la tête pour la première fois, je me suis dit que c’était génial, mais dommage de ne pas voir à travers le casque…” Dans un sentiment mêlant limitation et inspiration, Stan eut l’instinct de changer de paradigme. A une époque où nous parlions d’une part VR et d’autre part AR, Stan envisage déjà ce mix entre les 2 . Pourquoi se cantonner à l’un ou l’autre des supports , alors que le dispositif permet de faire les deux ?“Le premier truc que j’ai fait, c’est prendre ce casque de VR et d’y connecter une caméra à l’extérieur pour en faire un dispositif permettant l’AR. En réalité je n’ai pas fait beaucoup de pure VR dans ma vie.” L’idée de Stan est relativement simple : positionner des caméras sur la façade avant du casque pour filmer le monde réel, et le retranscrire dans le casque de VR. C’est ce qu’on appelle techniquement de la VST – video see through – , littéralement voire à travers un vidéo, car effectivement on voit le monde qui nous entoure par le biais d’une vidéo retransmise dans le casque. Une idée qui paraît simple aujourd’hui mais replacée dans le contexte d’une décennie avant l’est un peu moins.“HoloLens était en train de décoller, de faire du bruit. Et donc tout le monde s’était engouffré dans la réalité mixte ou augmentée “par transparence” (donc OST).”
A ce moment là ne l’oublions pas , le leader incontesté de la réalité augmentée c’est Microsoft , avec son casque Hololens. Chez eux le parti pris est ce qu’on appelle l’OST – optical see through – Concrètement on perçoit notre monde réel par transparence des verres du casque. Des sortes de petits projecteurs envoient alors sur ces verres une image composée de lumière (un hologramme) qui s’affiche en 3D et qui est contextualiser dans notre environnement réel. “Les premiers choix de réalité mixte m’ont fait sauter au plafond ! Intégrer une caméra à un casque n’était pas si onéreux en réalité… Et c’est ça qui fait la différence, un champ FOV beaucoup plus grand, des environnements visibles, etc. Notre choix initial a depuis été adopté par la majorité des autres constructeurs.” Encore une fois, ne serait-ce pas le vieil adage d’ Einstein ? A qui on associe que “la simplicité est la clé de l’innovation”. Dans la continuité de la protection des données personnelles, la vision de Lynx, dès le départ c’est de laisser champ libre aux développeurs et accéder à tout en terme de hardware.“L’accès aux caméras et aux capteurs, ça va permettre des choses absolument folles, qui n’étaient pas possibles avec les autres casques. Le hardware était là pour le faire. Toutes les portes ont été laissées ouvertes sur Lynx R-1 pour cela.”
Au sujet de Qualcomm, Stan ajoute : “Qualcomm est une vraie opportunité pour nous, et notre plus gros partenaire. Leurs puces sont les plus puissantes du marché. Et au-delà de ça, c’était une porte d’entrée pour la supply chain, un vrai avantage concurrentiel.” Quoi qu’il en soit, on a vraiment l’impression que ce casque est conçu de manière à couvrir chaque pan de son usage, de la data privacy dont nous avons parlé plus haut, à l’accessibilité au hardware pour les développeurs, en passant par l’utilisateur final.“Pour moi c’est l’IHM (interface homme-machine, ndlr) du futur, tu vois ce n’est plus la même souris, ce n’est plus un écran tactile, ce n’est plus un clavier, c’est toi. C’est tellement puissant !” Encore un élément fondamental chez Lynx, le design est créé pour l’utilisateur, avec des notions d’UX (user experience – expérience utilisateur) et d’IHM forte. On tente de gommer au mieux la moindre friction – ce sentiment qui vous demande un effort cognitif important lors de la réalisation d’une tâche. Ici lorsque j’ai mis le casque, pas besoin de me connecter, de créer un compte, ni même de scanner mon environnement, on soigne le “time-to-action”. Et dans cette dynamique, quoi de plus naturel que d’interagir directement avec nos mains ? Cependant, demander une gestuelle qui contredit nos instincts naturels, c’est la recette du “bad-UX” assuré : inconfortable, contre-intuitif et contre-productif.
“Si t’as ta main au-dessus de l’épaule, c’est fini. Il ne faut pas le faire. […] nous les humains on ne lève pas nos mains. On baisse la tête.” Rare sont les fois où nous avons besoin de porter nos main à hauteur de tête pour les regarder où interagir, pourtant … c’est ce qui prédomine en terme d’UX lors d’expérience immersive , de UI sont à hauteur de vos yeux , et c’est à vos mains de monter et s’adapter à cet environnement. “Les (autres) concepteurs de casque c’est toujours : la personne est droite et regarde devant. Et c’est jamais ce qui arrive dans la vraie vie. Tes yeux regardent 15° degrés en bas, tout le temps. Quand tu bouges les yeux, tu bouges aussi la tête…. Enfin il y a plein de choses comme ça que tu apprends quand tu fais un système optique pour un casque, qui sont élémentaires.” Le nom de la startup, Lynx, porte bien son nom car son credo est de faire un focus particulier sur le bloc optique. “Le bloc optique, généralement l’écran et les lentilles dans le casque, c’est l’élément le plus important. […] si tu négliges ça, tu ne vas pas faire la différence avec tes concurrents. Si c’est ça, tu vas faire comme tout le monde, tu vas faire un “petit pancake” (le nom des types de lentilles sur la plupart des casques aujourd’hui) comme tout le monde. Et nous sur chaque métrique qui constitue un casque, on a dit “ok, comment on fait mieux ?”
Ne rien laisser au hasard, et s’acharner sur les détails. Des fois on ne peux simplement pas faire mieux, alors pour cela autant s’appuyer sur les meilleurs nous dit Stan, prendre le meilleur de ce qu’il y a sur les étagères : puce Qualcomm, tracking Ultraleap, strap type hololens 2 tout y est. Mais le bloc optique, il y tient. Car selon lui c’est l’élément différenciant. “Les formes du casque, tout en courbes, c’est clairement lié à l’optique. C’est-à-dire que tout dans le casque est fait et dessiné à partir de l’optique. Et je pense que cette attention et ce respect pour l’optique qu’on a chez Lynx, fait que tu as une expérience optimale – pas avec la meilleure définition certes, mais peu importe. Le niveau d’immersion est là, et la résolution ne constitue qu’1 degré de cette expérience. Le bon “6DOF”, le bon hand tracking, une bonne vision périphérique, un bon alignement géométrique intemporel, et tu as un résultat qui déchire.” De nombreuses études le confirment : au-delà d’une simple esthétique réaliste, le secret réside dans la capacité à tromper notre cerveau. Pour cela, l’expérience doit solliciter une panoplie de stimuli cérébraux, créant une immersion si profonde que notre esprit est véritablement leurré. En anglais on utilise le terme “being there” pour décrire le sentiment de se sentir réellement présent dans un environnement virtuel.
“L‘optique c’est très important pour nous. […] c’est pour ça qu’on est allés sur des idées d’optiques farfelus. Et donc là nous sur le “R2″ , on change l’architecture, complètement pour aller chercher un champ de vue plus large, tout en ayant un profil encore plus fin.” Un FOV encore plus large et donc à terme des frontières de plus en plus étroites entre le monde virtuel et le monde réel. Voilà l’une des promesses de la prochaine version de ce casque.
C’est sur cette perspective que se termine notre interview avec Stan. Si vous avez envie de tester ce casque voici les événements où Lynx sera présent prochainement :
- I/ITSEC Orlando en Floride fin novembre
- CES en Janvier 2024
- Laval Virtual 2024
En nous raccompagnant, Stan nous confie qu’il va prendre la direction “d’un gros truc en Novembre”, à suivre de très près donc. Stay tuned !
Links :
- Site web Lynx : https://www.lynx-r.com/en-fr
- Commandez votre casque : https://www.lynx-r.com/en-fr/collections/frontpage
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