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XR Magazine (FR)

Creative

Amine Rachad – De la scène à l’espace public, une vision du numérique en mouvement

2025-12-04

Mathieu Gayet

Musicien, compositeur et artiste visuel, Amine Rachad explore depuis quinze ans la frontière entre art numérique, spectacle vivant et poésie visuelle. Son parcours, singulier et transversal, l’a mené de la scène électronique toulousaine aux façades monumentales des grands événements publics. À travers ses créations audiovisuelles en temps réel, il interroge la relation entre technologie et émotion, entre collectif et intime.

De la musique à la lumière : la découverte du temps réel

Formé à la psychologie avant de bifurquer vers la musique, Amine Rachad a d’abord cherché dans le son une manière d’exprimer ce que les mots ne peuvent dire. « J’ai toujours eu un rapport viscéral à la musique, un besoin de traduire des émotions à travers la matière sonore. Je ne pensais pas en faire un métier — c’est venu avec le temps et les rencontres. »

C’est au début des années 2010 que tout bascule. Invité à créer la musique d’un spectacle pluridisciplinaire, il se retrouve confronté à une situation imprévue. « Le vidéaste prévu pour la résidence n’est pas venu. Il fallait montrer quelque chose en fin de semaine. J’ai donc pris l’ordinateur, ouvert le logiciel, et j’ai commencé à apprendre. C’est là que j’ai compris que je pouvais jouer avec la lumière comme je jouais avec le son. »

Ce premier geste improvisé devient un tournant. La visualisation en direct, la synchronicité entre musique et image, le dialogue entre geste et projection : tout cela devient son terrain d’expérimentation. « Ce qui m’a fasciné, c’est la dimension organique du numérique. Le fait de pouvoir improviser, de répondre en temps réel au mouvement, au public, à l’énergie d’une salle. »

Une esthétique du vivant

Ce rapport intuitif à la machine, Amine Rachad le transforme en une véritable écriture scénique. Dans ses performances, la lumière semble respirer, se contracter, muter avec la musique. Ses visuels, souvent générés en direct via des outils comme Notch vfx TouchDesigner, Resolume ou Max/MSP, évoquent à la fois la biologie, la physique des fluides et l’abstraction picturale. « Je me considère comme un musicien visuel. La technologie n’est qu’un médium. Ce que je cherche, c’est à retrouver un rapport au vivant — quelque chose d’imprévisible, d’instinctif. »

Dans cette approche, l’ordinateur devient un instrument sensible, un partenaire de jeu. Chaque performance est une composition ouverte, où l’image se déploie selon la dynamique du son et de l’espace. Cette attention au ressenti, à la microvariation, distingue son travail d’un simple spectacle vidéo : chez lui, le numérique respire.

U-Machine, premier laboratoire

Le spectacle U-Machine, créé en 2016, pose les bases de ce langage hybride. À la croisée de la danse, du mapping et du concert électronique, la pièce mêle projection, improvisation visuelle et création sonore en direct. « C’était un terrain d’expérimentation total. J’y ai appris à synchroniser les médiums sans hiérarchie : la lumière, le son et le corps devaient être racontés ensemble. »

Présenté dans plusieurs festivals d’arts numériques et scènes contemporaines, U-Machine révèle une approche singulière : l’émotion avant la technologie. Le spectacle repose sur la perception du public, sur la résonance entre les disciplines. « J’ai compris que le public ressentait quand quelque chose était réellement joué, pas seulement projeté. Cette dimension performative a défini toute la suite. »

De la scène à l’espace public

Au fil des années, Amine Rachad a élargi son champ d’action. Ses installations et performances se déplacent dans des théâtres et des festivals, vers les espaces monumentaux, où la lumière devient architecture. En 2024, il signe Evolv, une performance en temps réel pour le spectacle du Nouvel An sur l’Arc de Triomphe, diffusée en direct devant des centaines de milliers de spectateurs.

« C’était une expérience vertigineuse », confie-t-il. « L’enjeu n’était pas seulement technique. Il fallait créer des images à la fois fortes, lisibles et poétiques, capables de parler à tous. Même sur un monument, j’essaie de préserver un espace d’émotion, quelque chose de fragile au milieu du spectaculaire. »

Ce rapport entre intime et monumental traverse tout son travail. Que ce soit dans une salle obscure ou sur un bâtiment historique, l’artiste revendique la même exigence : « Le numérique ne m’intéresse que s’il ouvre un dialogue sensible. Une image, même générée par un algorithme, doit garder une part d’humain. »

Entre art et ingénierie

Amine Rachad collabore régulièrement avec des danseurs, des compositeurs, des designers et des ingénieurs du son. Cette hybridation est devenue son mode de fonctionnement. « Les projets immersifs demandent une coordination extrême. On parle autant de scénographie que de protocole réseau, de câblage, de chorégraphie. C’est un langage à part, qui se construit à plusieurs. »

Ces collaborations l’amènent à penser la création numérique comme un processus collectif. « Il faut beaucoup de confiance entre les équipes. Un projet immersif, ce n’est pas un produit fini : c’est une expérience qu’on bâtit ensemble, lentement, en ajustant tout le temps. »

Il souligne la lenteur nécessaire à ce type de création : « On imagine souvent que le numérique va vite, mais c’est l’inverse. Les projets qui combinent performance et technologies immersives sont longs, fragiles, et demandent une vraie patience. C’est pourquoi ces échanges entre artistes, producteurs et lieux sont essentiels : ils posent les bases d’un écosystème durable. »

L’art génératif comme narration

L’artiste revendique un goût marqué pour les formes génératives — ces images qui naissent d’algorithmes, mais évoluent sous l’influence de données extérieures. « Je travaille souvent à partir de paramètres liés au mouvement, au son ou même à la lumière ambiante. Cela me permet d’improviser, de ne jamais rejouer la même scène. »

Cette approche interactive et vivante rejoint une réflexion plus large sur la place du spectateur. « Le public n’est plus face à une œuvre figée, mais à un système vivant. Il devient témoin et acteur d’un processus, d’une transformation. Cela crée une autre forme d’attention, plus active, plus sensible. »

On retrouve cette philosophie dans ses projets d’installation, comme FRAGMENTS (2023), où des particules lumineuses réagissent aux sons et déplacements du visiteur. L’œuvre, présentée dans plusieurs lieux culturels et galeries, traduit la recherche d’un équilibre entre abstraction et présence humaine.

Une dimension poétique et spirituelle

Sous la rigueur technique, le travail d’Amine Rachad conserve une profonde dimension poétique. Ses créations, souvent abstraites, s’inspirent de la nature, des structures du vivant, des flux énergétiques. « Ce que je cherche, c’est une forme d’universalité. Mes images évoquent la matière, la naissance, la respiration. Tout ce qui relie. »

Il cite volontiers ses influences : James Turrell, Ryoichi Kurokawa, ou encore Brian Eno, Refik Anadol, Tobias Gremmler, la cymatique. « Tous ont su relier l’art et la contemplation. J’aime cette idée d’une œuvre qui apaise tout en stimulant. »

Psychologue de formation, il revendique aussi une approche humaniste de la technologie : « L’art numérique peut être très froid. J’essaie de le rendre humain, de lui redonner une part de hasard, de vulnérabilité. »

L’équilibre entre recherche et diffusion

S’il se produit sur scène et conçoit des visuels pour de grands événements, Amine Rachad continue à défendre une approche indépendante et artisanale. Il enseigne ponctuellement dans des écoles d’art et partage son savoir-faire à travers des ateliers de création audiovisuelle. « La transmission est essentielle. Ces outils évoluent vite, mais les intentions doivent rester. J’aime aider d’autres artistes à trouver leur langage. »

Il reste attentif à la question de la diffusion, encore précaire dans le champ des arts immersifs. « Beaucoup de projets n’aboutissent pas faute de structures adaptées. Il faut du temps, des lieux et des partenaires qui comprennent la complexité de ces formats. »

Son parcours, entre performance, enseignement et recherche artistique, illustre cette tension permanente entre expérimentation et accessibilité. « Je veux que mon travail puisse toucher n’importe qui, sans qu’il soit nécessaire de tout comprendre. Si quelqu’un ressent quelque chose, alors c’est réussi. »

Un artiste entre ombre et lumière

Aujourd’hui, Amine Rachad poursuit plusieurs projets mêlant création sonore, visualisation en direct et spatialisation immersive. Ses prochaines performances prolongeront cette exploration du rapport entre perception, mémoire et mouvement.

Son ambition reste la même : faire du numérique un espace sensible, capable de réunir. « Mon travail parle de lien et de différence. Créer du beau ensemble, redonner au public une place active dans l’œuvre — c’est tout ce qui m’importe. »

https://www.aminerachad.com

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Publication:

décembre 4, 2025

Author:


Mathieu Gayet
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