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XR Magazine (FR)

Interview

“Créer une expérience, pas un film” – Jonathan Griffith (TOUCHING THE SKY)

2025-10-27

Mathieu Gayet

Basé à Chamonix, Jonathan Griffith est l’un des photographes et réalisateurs les plus reconnus du monde de la montagne. Alpiniste aguerri, collaborateur régulier de Meta et Red Bull, il repousse depuis plusieurs années les limites de la captation immersive avec des films comme EVEREST VR, THE SOLOIST VR ou le récent TOUCHING THE SKY. Rencontre avec un réalisateur pour qui la réalité virtuelle est une extension naturelle de l’exploration.

De photographe de montagne… à réalisateur VR

Jonathan Griffith – J’ai toujours été passionné par l’idée de montrer la vraie montagne, pas la version “carte postale”. J’étais frustré de voir des images d’alpinisme prises à deux pas du téléphérique, sans authenticité. Mon but, c’était de faire ressentir ce que vivent réellement les alpinistes : la fatigue, la peur, la beauté brute.

J. G. – Un jour, au Banff Mountain Film Festival, j’ai découvert le Google Cardboard. C’était rudimentaire, mais cette idée de pouvoir regarder partout m’a bouleversé. Je me suis dit : “C’est ça. Voilà comment je peux enfin transporter les gens là-haut.” À partir de là, la VR est devenue une évidence.

EVEREST VR, un “classique” du documentaire immersif

J. G. – Oui, mais c’était complètement expérimental. J’ai financé le tournage d’EVEREST VR moi-même, avec un Sherpa, et j’ai envoyé dix minutes de film à Oculus (avant que ça devienne Meta). Quelques jours plus tard, je me retrouve en visio avec l’équipe du futur Reality Lab. Ils me disent : “C’est la meilleure chose qu’on ait vue en VR.”

J. G. – C’est comme ça que tout a commencé. Ils m’ont aidé à finaliser le projet, et depuis, je collabore presque exclusivement avec eux. C’est une relation de confiance rare : ils me laissent une liberté totale. J’ai ensuite réalisé THE SOLOIST avec Alex Honnold, puis TOUCHING THE SKY, souvent en coproduction avec Red Bull pour la diffusion. Les deux équipes se complètent parfaitement : Red Bull pour le marketing, Meta pour la vision créative.

TOUCHING THE SKY

Tourner un film VR dans des conditions extrêmes

J. G. – C’est paradoxal de vouloir ré : tout est plus performant, mais aussi plus complexe. Les systèmes de capture sont meilleurs, les casques ont un meilleur framerate, donc on peut bouger la caméra, filmer en vol, oser des mouvements impossibles avant. Mais la VR, c’est un équilibre très fragile : si tu franchis la limite, tu rends le spectateur malade. À l’époque d’EVEREST VR, c’était plus simple, mais aussi plus brut. Trop de narration, trop de musique. Aujourd’hui, je cherche la pure immersion : de longues scènes, pas de voix off, pas d’artifice. Je veux que l’histoire se déroule dans la scène, pas autour d’elle. C’est infiniment plus difficile, mais c’est là que se trouve la magie.

J. G. – Tourner en conditions réelles, surtout en haute altitude, est très complexe… voire fou ! TOUCHING THE SKY est probablement le tournage le plus extrême que j’aie fait. On volait en parapente dans des conditions incroyables, avec une caméra suspendue sous moi. On était trois parapentes, à dix mètres d’écart, pendant des heures. Le moindre mouvement pouvait ruiner une prise. Mais on voulait absolument garder la profondeur 3D, donner l’échelle des montagnes. C’était dangereux, épuisant, mais magique quand ça a fonctionné. L’équipe était minuscule : les athlètes, mon pilote tandem et moi. C’était une aventure humaine autant que technique.

TOUCHING THE SKY

J. G. – Le tournage de TOUCHING THE SKY a été très précis. Chaque plan est storyboardé, chaque transition pensée en amont. Mon objectif, c’était de créer un film sans coupure perceptible, un peu comme 1917 de Sam Mendes : que le spectateur ait l’impression d’un seul plan continu. En montagne, évidemment, c’est presque impossible, mais j’ai conçu des transitions visuelles et sonores très subtiles pour que l’immersion ne soit jamais rompue. Et je réfléchis énormément en courant — littéralement. C’est en courant dans les montagnes que je trouve les solutions de montage.

J. G. – J’ai aussi voulu éviter la “VR de canapé” où tu dois tourner la tête sans arrêt. Mon idée, c’était qu’on puisse vivre le film en restant assis, plongé dans la scène. Je n’ai pas totalement réussi à cause des CGI, mais c’était le but.

TOUCHING THE SKY

J. G. – TOUCHING THE SKY a, sur certaines séquences, des indications visuelles pour mieux comprendre le contexte – mais sans explication frontale. Je veux que le spectateur découvre par lui-même, comme dans la vraie vie. La VR, c’est l’expérience avant tout. Si tu guides trop, tu détruis la liberté d’interprétation.

J. G. – Je veux que chacun vive son aventure. Si tu fais bien ton travail, tu n’as pas besoin d’émouvoir artificiellement avec de la musique ou une voix off. L’émotion naît d’elle-même quand l’expérience est juste.

La VR en images réelles, la fin d’une mode ?

J. G. – C’est un peu triste de constater qu’il reste peu de films VR tournés en vrai. Il y a quelques années, Meta finançait beaucoup de projets 360, mais la plupart étaient mauvais, donc les budgets ont disparu. Aujourd’hui, plus grand monde ne tourne en 360 3D.C’est cher, long, compliqué, mais le résultat n’a pas d’équivalent. Le 180, c’est efficace, mais si je fais l’effort de mettre un casque, je veux être dedans. La vraie immersion, c’est le 360. Mais attention : il faut que ce soit parfaitement fait. Le stitching approximatif, le mauvais rythme, et tu perds le spectateur. Moi, j’ai la chance que mes sujets — la montagne, l’aventure, la nature — se prêtent parfaitement à ce format.

TOUCHING THE SKY

J. G. – Lors de conférences ou festivals, c’est passionnant de voir l’effet que mes films peuvent avoir sur le public.. Après TOUCHING THE SKY, j’ai reçu des centaines de messages de gens bouleversés par l’expérience. Quand tu travailles trois ans sur un film sans savoir comment il sera perçu, c’est très fort de voir cette émotion. Je sentais que c’était un projet différent — plus narratif, plus immersif — mais tu ne sais jamais si les autres le verront comme toi.

Trouver la bonne narration VR

J. G. – Aujourd’hui, avec des casques comme l’Apple Vision Pro, je vois beaucoup de réalisateurs venus du cinéma traditionnel qui font les mêmes erreurs qu’on faisait à l’époque d’Oculus. Ils dépassent les limites du confort au nom de la créativité, avec des mouvements de caméra brusques ou des effets visuels inutiles. Pour moi, c’est une faute. Quand quelqu’un découvre la VR pour la première fois, il faut que son expérience soit parfaite, confortable. S’il tombe malade, tu l’as perdu pour deux ans. Le confort est plus important que le style.

J. G. – La longueur de mes films est à chaque fois une vraie question, plutôt pour moi que pour les plateformes (qui peuvent accueillir des films très longs). EVEREST était en trois parties, THE SOLOIST en deux. Mais avec TOUCHING THE SKY je voulais faire un vrai film, une expérience complète. Et ce qui est intéressant, c’est que personne ne se rend compte de la durée. Les spectateurs pensent avoir passé vingt minutes, pas une heure.

C’est un peu comme un film de cinéma : tu t’engages, tu acceptes de vivre quelque chose d’unique pendant un temps donné. C’est ce que j’aime.

TOUCHING THE SKY

J. G. – Nos documentaires sont vraiment des films VR, et ne sont pas adaptables en 2D pour une diffusion traditionnelle. Cela nécessiterait un autre tournage. En vol, j’ai déjà huit caméras, deux gimbals, un monitoring en temps réel… C’est intense. Je sors vidé à chaque journée. Heureusement, Red Bull filme souvent les making-of, donc il y a quand même une trace “classique” de tout ça.

Et bientôt … ?

Jonathan Griffith : (sourire) Officiellement, je ne peux pas en parler. Officieusement… C’est encore un grand défi sportif et humain !

TOUCHING THE SKY – Le Making Of

Voir le film sur Meta

https://jonathangriffith.eu

In this article


Publication:

octobre 27, 2025

Author:


Mathieu Gayet
XR Magazine (FR)

–

Interview

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