Lors du GIFF 2021 à Genève nous avons découvert une expérience multi-joueurs et multi-supports : l’expérience LA LÉGENDE DE KAMI développée par la société suisse Apelab se veut collaborative et disponible sur tablette, téléphone et pour les casques de réalité virtuelle. Une prouesse qui ne nuit pas à la fluidité et au plaisir de découvrir un univers féérique et une quête passionnante. Nous en parlons avec l’une des cofondatrices d’Apelab, Maria Beltran.
Maria Beltran – Apelab a été fondée en 2014 par trois alumni (en design d’interaction) de la HEAD Genève – University of Art and Design : Emilie Joly, Sylvain Joly et moi-même. Nos premiers projets interactifs concernaient les tablettes, puis nous nous nous sommes progressivement intéressés à la réalité virtuelle, puis à la réalité augmentée. LA LÉGENDE DE KAMI est le dernier projet que nous sortons sous la bannière Apelab. Suite à notre expérience comme créateurs de contenus, nous lançons Zoe Immersive : une plateforme pour construire des expériences interactives en no-code. Le développement de LA LÉGENDE DE KAMI s’est fait sur 2 ans, avec un retard évident dû à la crise de la Covid-19. Nous restons une petite équipe chez Apelab et hormis quelques intervenants externes nous étions 5 personnes à développer le jeu.
M. B. – Pour nous, LA LÉGENDE DE KAMI était avant tout une envie de construire une expérience multi-joueurs, collaborative. Mais avec un enjeu cross-plateforme, entre les téléphones mobiles et casques de réalité virtuelle ! C’est une expérience hybride, un format assez inédit pour les contenus immersifs. L’enjeu est double pour nous : à la fois ce projet nous permet de tester et développer de nouvelles fonctionnalités, et un univers à créer autour de la spiritualité et la nature. Chez Apelab on essaie de donner du sens aux contenus produits, et ici nous avons pu nous approprier un ensemble de cultures, de mythologies pour créer l’histoire de KAMI. Il y a beaucoup d’éléments naturels, de l’eau, de la roche, une ampleur dans les paysages et les perspectives.
M. B. – Nous faisions attention à ne pas avoir de dialogues, d’instructions explicites afin de faciliter l’avancée des utilisateurs. Il fallait que ça soit très intuitif, pour laisser chacun se plonger dans le monde créé. Les quelques éléments d’informations (diegetic UI) sont vraiment intégrés à l’environnement. On a aussi voulu utiliser toutes les possibilités des échanges vocaux (en local, voir sur des parties où les joueurs seraient dans différentes villes, différents pays), ce qui est une option existante quand on développe des expériences multi-joueurs. La plupart de nos productions restent à l’intersection du jeu vidéo et du narratif. L’objectif est vraiment que l’utilisateur puisse explorer sans avoir l’obligation de franchir des étapes.
M. B. – En 2019 nous avons décidé de nous lancer dans une nouvelle aventure en créant une nouvelle société, Zoe Immersive, une plateforme de création 3D facile à utiliser, destiné à l’apprentissage et au divertissement, qui permet aux non-initiés et aux non-initiés de créer et de partager des expériences 3D multi-utilisateurs interactives et attrayantes sur un marché collaboratif. Nous nous inscrivons dans cette idée d’un métavers collaboratif où les gens pourront échanger, créer ensemble – par exemple dans les écoles, avec une dynamique purement 3D et d’active learning.
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