Après plusieurs expositions événements sur Paris essentiellement, La Réunion des musées nationaux – Grand Palais (qui accompagne la programmation d’une quinzaine de musées sur la capitale et en France) a confirmé ses ambitions sur les nouveaux formats numériques en lançant le Grand Palais Immersif, “une nouvelle filiale spécialisée dans la production, l’exploitation et la diffusion d’expositions numériques, pour le public parisien, national et international”. Rencontre avec Roei Amit, son directeur.
https://grandpalais-immersif.fr
Cover : Palais augmenté 2 © Mouawad + Laurier
Installé dans une partie de l’espace de la « salle modulable » de l’Opéra Bastille, Grand Palais Immersif proposera deux expositions immersives par an, toutes riches d’expériences pour les visiteurs. Cet espace, dont l’aménagement est confié à Frédéric Druot, sera accessible au public par une entrée dédiée 110 rue de Lyon, Paris 12e. La conception des expositions ainsi que l’exploitation du lieu sont déléguées à Grand Palais Immersif.
Le site officiel du Grand Palais Immersif
Du Grand Palais Augmentée au Grand Palais Immersif
Roei Amit – Après plusieurs essais avec la RMN, notamment au Grand Palais avec l’exposition Pompéi en 2020, nous avons souhaité continuer notre travail autour du numérique avec la création d’une branche dédiée, Grand Palais Immersif. Aujourd’hui nous présentons une première exposition à Marseille, “La Joconde, exposition immersive” au Palais de la Bourse de Marseille, du 10 mars au 21 août 2022. Et puis à partir de septembre nous inaugurerons un lieu pérenne à l’Opéra Bastille qui en sera partenaire, et dont la première exposition sera “Venise révélée”, du 21 septembre 2022 au 19 février 2023.
R. A. – Je m’occupe également de l’innovation à la RMN, et de la programmation du festival Grand Palais Augmenté dont la deuxième édition “Palais Augmenté 2” se déroulera les 17 & 19 juin prochain en coproduction avec Fisheye. La programmation sera reprise en parallèle lors du Sunny Side of the Doc et sa déclinaison PiXii à la Rochelle. Nous y présenterons à la fois des créations inédites en AR, mais aussi plusieurs innovations numériques à destination du monde de la culture dans un sens très large. Notre mission s’inscrit en effet dans la veille des tendances technologiques, mais aussi sociétales liées au numérique, et il est important pour nous de les présenter – et revoir nos propositions avec ces évolutions, techniquement et durablement.
Exposition immersive, une tendance confirmée ?
R. A. – La nature même des expositions immersives est relativement nouvelle, mais elle bénéficie aussi d’une maturité du secteur numérique et créatif qui rendait la chose impossible voici quelques années. Établir un lieu sur Paris pour accueillir de tel événement, c’est une vraie volonté de décloisonner les typologies d’expositions. Tout est en mouvement, c’est une forme de “culture dilatée” telle que le définit le président de la RMN-GP Chris Dercon. Il faut aller vers des formes d’artisanat de l’art numérique qui se fabriquent par des créateurs-rices de tous les domaines. Mais cela existe déjà dans nos expositions actuelles !
R. A. – Le numérique, c’est embrasser un secteur où la technologie est très importante. Pour autant on voit l’arrivée de créateurs-rices interdisciplinaires, à mi-chemin avec la danse, le théâtre, l’art plastique, etc. Notre stratégie, et nos actions, est fortement ancrée autour de l’innovation. Notre ADN est de travailler avec les créatifs et producteurs numériques sur nos expositions.
Les expositions en cours ou à venir : Venise révélée, la Joconde…
R. A. – “Venise révélée” est un projet spécialement produit par et pour le Grand Palais Immersif, comme l’ensemble des œuvres que nous présentons. Il s’agit pour nous d’offrir un nouveau regard sur Venise, en coproduction avec la société Iconem en France, et la Fondazione Musei Civici di Venezia. La notion de lieu immersif est finalement très large ; cela embrasse des lieux à vocation très différente. Dans le Grand Palais Immersif il y a du videomapping à grande échelle, mais l’expérience est différente d’un Atelier des Lumières par exemple. Dans notre cas, “Venise révélée” sera un vrai parcours de déambulation avec plusieurs types de contenus et expériences proposés (spatialement reparties, et non linéaires). Avec des interactions, et de la narration.
R. A. – Même l’image est différente, avec des contenus inédits produits par Iconem. Nous avons créé quasiment un double numérique de Venise ! Nous nous éloignons d’un simple diaporama pour là-aussi innover avec des images et angles jamais vues, qui iront détailler les éléments représentés, et de la musique originale spécialement produite.
R. A. – Pour “La Joconde” au Palais de la Bourse de Marseille, il y a évidemment une envie d’aller présenter cette œuvre en dehors du Louvre et de Paris. Mais on veut aussi faire évoluer la façon dont on la regarde, et dont on regarde son histoire. Il s’agit de comprendre la Joconde, l’icône mondiale, dans le monde d’aujourd’hui. C’est le tableau le plus vu au monde le plus connu et nous explorons ce statut ! Marseille a été une très belle opportunité avec des partenaires locaux très impliqués. et cette exposition est vouée à tourner partout dans le monde.
Informations utiles
- La Joconde, exposition immersive au Palais de la Bourse de Marseille, du 10 mars au 21 août 2022.
- Venise révélée au Grand Palais Immersif, du 21 septembre 2022 au 19 février 2023.
- PiXii Festival, du 18 au 23 juin à la Rochelle
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.