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XR Magazine (FR)

Interview

Portrait : Vincent Morisset, AATOAA de jouer…

2024-07-08

Adrien Cornelissen

La carrière de Vincent Morisset, artiste phare de la scène canadienne, est à l’image du personnage : généreuse et inventive. Celui qui cumule depuis plus de 20 ans les récompenses (Emmy Award, SXSW Interactive Award, Cannes Lion, Japan Media Art Award…) autant que les collaborations artistiques (Arcade Fire ou Louise Lecavalier), ferait presque figure de sage dans l’écosystème numérique. L’artiste, qui a fait de l’interactivité sa marque de fabrique, est passé maître dans l’usage de l’espièglerie et nous parle de son rapport aux technologies. 

Le rendez-vous pour l’interview a lieu dans un chalet reconstitué dans les locaux de la SAT à Montréal. Il s’agit en fait de la dernière œuvre signée par l’artiste et sa complice Caroline Robert, Bell Orchestre Sound House (2024), dans laquelle les visiteur·euses sont invité·es à prendre des objets – un vase, un livre ou un appareil photo vintage – et à les disposer sur des plateaux. Des sons et des images se déclenchent alors, laissant le soin au public de composer sa propre partition. “Les musicien·nes de Bell Orchestre se réunissaient dans un chalet pour créer leur album. Ça m’a donné envie de recréer cet espace et de m’intéresser aux rituels collectifs et à la mémoire que portent les objets” explique Vincent Morisset. Après une démonstration enthousiaste du dispositif par l’artiste lui-même, ce dernier s’assoit autour d’une grande table en bois, les mêmes que l’on retrouve dans les vieilles maisons de famille. Première confidence : “J’ai un rapport ambigu avec les technologies, j’évite que mes œuvres parlent de technologie. Le plus important pour moi n’est pas le dispositif, mais l’émotion que l’on cherche à susciter.” Si aux premiers coups d’œil, ses œuvres ne semblent pas être un concentré Tech, il faut quand même souligner le haut niveau d’expertise de Vincent Morisset en creative coding et ses connaissances sur l’évolution des outils apparus ces dernières années. “Sans le prévoir, mon parcours s’est lié aux transformations technologiques et aux changements des habitudes des gens.” plaide t-il. 

Bell Orchestre Sound House (2024)

Le tournant Arcade Fire 

Premier mini séisme : l’arrivée d’internet et le basculement de l’industrie musicale dans les années 2000. “Arcade Fire m’a invité à faire leur site web et à travailler avec eux sur leur tournée. C’était à l’époque de leur album Funeral. On vivait une époque où les chaînes de télé spécialisées comme MTV commençaient à connaître des difficultés. Les ventes de CD ralentissaient, les iPods étaient partout. En même temps, Youtube n’était pas encore dans une phase optimale.” Une fenêtre de tir qui a donc donné des idées à l’artiste montréalais : “J’ai entamé une réflexion sur différentes façons d’étendre l’univers visuel en ligne. J’ai, entre autre, créé un videoclip interactif pour Neon Bible en 2007 où les fans avaient un rôle à jouer.” Puis les vidéos de Sprawl II et Reflektor où l’interaction se faisait avec les gestes. Dans ces projets, une recherche de ponts entre le vocabulaire du cinéma et du jeu vidéo.”

Nouveau cycle avec AATOAA

Ce moment charnière va avoir d’autres effets. “Avant, quand je prenais l’avion, si les agents de douane me demandaient ma profession, je disais que j’étais programmeur. Après, j’ai assumé la posture de réalisateur.” Cela va se matérialiser par la création, un peu plus tard, du studio AATOAA (“à toi”), un projet avec une intention bien formalisée : créer des œuvres interactives où le public occupe une place prépondérante (AATOAA… de jouer donc). 

BLA BLA (2011) un “film pour ordinateur” créé avec Caroline Robert, Édouard Lanctot et Philippe Lambert, va ainsi voir le jour sur internet. L’utilisateur est aux manettes d’un récit en six chapitres peuplés de personnages à l’esthétique fait main. Les imperfections des dessins révèlent une certaine fragilité. “BLA BLA était accessible au plus grand nombre. A mon neveu de 3-4 ans, à ma mère comme à des geeks invétérés. Là aussi j’ai profité d’une période faste du web. A l’époque tu lançais quelque chose sur le net et tu regardais où cela atterrissait. Nous avons été bluffé de retrouver des liens de BLA BLA sur des forums de geek ou des forums de jardinage pour personnes âgées. C’était fou.”. Un projet qui va rapidement briser le quatrième mur puisque BLA BLA va être décliné en version installative en 2012 à la Gaîté Lyrique pour l’événement Capitaine Futur. “C’était la première fois qu’on voyait notre public, avec leurs réactions face à nous.”

Explorer les frictions entre espace physique et espace virtuel 

Plusieurs autres projets vont s’inscrire dans cette exploration de de nouvelles dimensions physiques et virtuelles. Motto (2020), une œuvre imaginée avec le romancier Sean Michaels, est un roman interactif qui utilise des milliers de petites vidéos imaginées par les spectateurs eux-mêmes pour raconter l’histoire d’un esprit bienveillant nommé Septembre. A mi-chemin entre fiction, documentaire et chasse au trésor, Motto est conçue pour des appareils mobiles. Autrement dit, les utilisateur·rices peuvent l’emporter partout, découvrant chaque épisode à leur propre rythme et les embarquant dans l’histoire en tant que protagonistes. “Qu’est-ce qui est réel et ne l’est pas ? Quels termes pour décrire chaque projet ? J’aime travailler dans ces zones grises”  commente Vincent Morisset.

Vast Body (2020) est un autre exemple d’expérience collaborative à la frontière des mondes réels et virtuels. Cette fois le thème s’articule sur la notion des corps en mouvement. Il se concrétise par une sorte d’abécédaire des postures humaines enregistré à partir de danses de professionnel·les, dont la célèbre Louise Lecavalier. Le public placé face à un miroir est invité à se mouvoir, à danser, à se laisser aller. Puis grâce à un système utilisant le Machine Learning, un reflet apparaît. Ce dernier puise ses images directement depuis l’abécédaire précédemment mentionné. L’installation relie le corps physique à une incarnation numérique et offre la possibilité pendant quelques minutes d’habiter un autre corps par le mouvement. “Vast Body est un projet joyeux qui aborde des questions actuelles de l’identité et de l’empathie…” décrit Vincent Morisset. Tout un symbole lorsqu’on sait que le projet était présenté au Musée de la civilisation de Québec en pleine pandémie.

L’essence de l’interaction 

Dans cette exploration, la question de l’usage de la réalité virtuelle se pose aisément. L’artiste fait figure de précurseur puisqu’en 2015, il présentait Way to Go. “C’était du webVR interactif, mélangeant vidéo 360, dessin 2D et “shaders”. Une marche en forêt qui mélange les mécanismes classiques du jeu vidéo contemporain et le documentaire naturaliste.” Malgré le potentiel de la VR, Vincent Morisset est depuis parti dans une autre direction. Il partage d’ailleurs son observation autour de l’usage du terme immersif. “Personnellement, j’essaye de court-circuiter ce type de vocabulaire. Pour moi, l’immersion n’est pas un genre, c’est une qualité. À chaque fois, le point de départ est une sensation. Puis, viennent ensuite les possibles technologiques disponibles, plus récents ou old school…”

Ne soyez donc pas étonné·e de découvrir la prochaine œuvre de Vincent Morisset : “En ce moment, je travaille avec Caroline Robert sur ce que nous appelons des “Dessins troués”… Vous vous souvenez des panneaux en bois avec un décor où l’on plaçait sa tête pour prendre une photo ? On a commencé un projet avec des écoles. Les enfants ont créé des dessins, que nous avons intégrés à une plateforme. Concrètement c’était comme un zoom mais les jeunes avaient leurs visages intégrés dans leurs créations. Il y a une puissance émotionnelle dans cette prémisse. Nous allons continuer à développer une collection de projets de différentes natures autour de ce principe.” Une idée simple (et non simpliciste) qui résonne avec son caractère universelle. Quelqu’un a un jour dit “dans chaque enfant il y a un artiste”. Le génie de Vincent Morisset est peut-être de nous rappeler qu’il y a toujours un·e enfant en chacun·e de nous.

Dessins troués

https://www.aatoaa.com

In this article


Vincent MorissetAatoaa

Publication:

juillet 8, 2024

Author:


Adrien Cornelissen
XR Magazine (FR)

–

Interview

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