Faire le choix d’une expérience immersive low tech, c’est en partie se tourner vers le son. S’il n’y a rien d’inédit à explorer les narrations sonores, il faut replacer celles-ci dans le contexte actuel qui favorise souvent l’image. Rencontre Charlotte-Amélie Veaux, cofondatrice d’Onyo et ses expériences sensorielles, principalement basées sur le son… Avec des effets saisissants !
Crédits photo: Mariko Kieffer
Au départ, un tour du monde des expériences immersives
C-A V. – Avec Yann (Garreau), nous venons d’horizons différents – moi pour les sciences sociales, lui plutôt autour de l’innovation. Nous nous sommes rencontrés lors d’accompagnements d’organisation sur des processus d’innovation. Par nos passions communes des arts (de la danse aux jeux vidéos), nous avons eu l’envie d’entreprendre un tour du monde qui nous a amené à découvrir plus d’une centaine de dispositifs immersifs de tous secteurs : boutique, musée, théâtre, jeux… et de rencontrer des professionnels de tous horizons : artistes, designer, chercheurs… C’est un sujet qui nous intéressait au cœur de l’innovation culturelle, associé à nos propres questions sur le design d’expérience utilisateur (UX). Par ailleurs, nous avions identifié l’absence de connaissances transversales sur ces sujets en français, et ce voyage donnait l’occasion de documenter notre approche, via un blog (lien) et nos réseaux sociaux.
C-A V. – En janvier 2020, nous sommes rentrés en France et avons pris le temps du confinement pour réfléchir à notre prochain projet – et à un futur des imaginaires. L’idée de réfléchir à de nouveaux récits autour de l’écologie et de la responsabilité environnementale est rapidement arrivée. Nous voulions rendre cela accessible et touchant pour le grand public. Peu importe son bagage culturel, son âge : il fallait que notre direction artistique soit la plus ouverte possible, et bénéficie d’une narration renvoyant à un émerveillement presque naturel.
C-A V. – Dans la même veine, il fallait être cohérent entre notre message et notre format ! Nous voulions un format d’expérience réduit, itinérant, pour aller à la rencontre des publics. Et travailler sur des déplacements peu gourmands… Par ailleurs, l’ambition était d’ouvrir la discussion sur l’écologie au-delà d’un public déjà convaincu, et aller chercher de nouveaux dialogues à travers des récits merveilleux.
Onyo, des spectacles sonores collectifs
C-A V. – Quand nous avons écrit notre première expérience, L’ARBRE-SOLEIL, nous visons un public jeune et friand de nouvelles expériences. La plupart de nos interlocuteurs pensent que nos œuvres sont à destination des enfants. Pourtant le conte parle à tout le monde ! Notre plus grande inspiration sont les œuvres du studio Ghibli, qui parlent à la fois aux enfants, mais aussi aux adultes.
C-A V. – Nos expériences sont sonores, mais le son n’est qu’une dimension de nos créations : les lumières, la scénographie, la médiation humaine, la dimension collective rajoutent à l’immersion. Notre approche économique est donc aujourd’hui autour du LBE. Une découverte « à la maison » sous forme de podcast n’est pas à l’ordre du jour. Peut être qu’un jour nous nous développerons autour d’autres propositions à emmener chez soi, mais ce sont d’autres enjeux industriels et économiques !
Dans des temps immémoriaux, un esprit du soleil a placé son cœur dans un arbre. Devenu Arbre-Soleil, l’obscurité du monde disparut. La vie, elle, rayonna. Mais l’énergie de l’Arbre-Soleil n’est pas éternelle. Tous les cent ans, les vivants, animaux, végétaux, humains confondus, se rassemblent pour lui restituer sa flamme. Et ce moment est arrivé…
C-A V. – On pense toujours que produire des expériences sonores est plus simple. Et honnêtement, nous le constatons par rapport à la réalité virtuelle : c’est beaucoup plus simple ! Nous avons eu un vrai coup de cœur pour les productions sonores à travers le travail des entreprises déjà engagées dans ce domaine, notamment Darkfield au Royaume-Uni. Vivre une expérience basée sur le son libère le spectateur de beaucoup de contraintes, et tend à l’impliquer énormément, à le reconnecter à son imaginaire. C’est aussi plus simple dans le rapport à la technologie, qui s’efface : tout le monde est à l’aise avec un casque audio, ce qui n’est pas encore le cas avec la réalité virtuelle ; il y a aussi tout l’enjeu de l’obsolescence des casques VR qui sont très régulièrement renouvelés. Nous nous sommes volontairement libérés de ces contraintes techniques. L’C-A V. – Imaginer ces dispositifs in situ, autour du son, c’est s’ouvrir à de nombreuses interactions. Dans nos créations, nous réfléchissons à d’autres sens et à des interactions simples : la synchronisation (ou non) des spectateurs, du toucher, des effets de lumière, se concentrer sur la respiration… Tout en guidant le public, car tout le monde n’a pas la même envie de liberté face à une proposition immersive !
C-A V. – Nous travaillons continuellement nos expériences. Le conseil que tous les créateurs d’immersif nous ont donné pendant le tour du monde c’était de beta-tester. Même avec trois bouts de papier, il faut se confronter avec ses participants ! Typiquement, le texte de fin de notre deuxième œuvre, les Gardiens de la Montagne, portait à confusion. Les participants n’en ressortaient pas émerveillés. Nous avons donc réécrit la fin pour être plus clair, et respecter notre intention d’être dans le merveilleux et l’envie.
Alors que les montagnes s’effondraient, leurs habitants les ont retenues. Ils ont appris à parler le langage de la roche et à invoquer le pouvoir des éléments. Ces gardiens, humains, animaux et végétaux confondus, se relaient depuis pour que perdure le fourmillement du vivant. Prendrez-vous la relève ?
Envisager la distribution d’expériences audio
C-A V. – Nous proposons aujourd’hui nos deux premières productions côte-à-côte, avec quelques dates autour des festivals numériques (Novembre Numérique avec l’Institut Français…). Mais nous discutons aussi avec des lieux culturels ou des évènements d’entreprises. Et là, pour la première fois, nous allons tester un format de billetterie en direct avec le grand public ! Nos deux expériences, les Gardiens de la Montagne et l’Arbre-Soleil seront présentées à Nantes, du 15 avril au 10 mai.
C-A V. – La promesse d’Onyo d’offrir des moments uniques est souvent récompensée avec le public. Les retours sont toujours assez sensibles, remplis d’émotions. Nous nous posons mille et une questions pendant nos développements, avec beaucoup de tests pour finaliser chaque projet. Et au final, le public joue le jeu, participe, s’implique. C’est réjouissant ! Nous espérons offrir des expériences à écouter, et réécouter.
Un pop-up immersif et sensoriel ouvre à Nantes !
Du 15 avril au 10 mai, Onyo ouvre son premier pop-up expérientiel, Le Monde d’Onyo, aux Halles 1&2 sur l’île de Nantes. Ce pop-up accueillera deux expériences, L’ARBRE-SOLEIL, et LES GARDIENS DE LA MONTAGNE pour un moment de reconnexion et d’évasion merveilleux.
L’immersion au service de la reconnexion, c’est la promesse des spectacles du Monde d’Onyo. En petits groupes, les participants enfilent un casque audio sur les oreilles, ferment les yeux et plongent dans un voyage merveilleux. Avec des jeux de lumières, du son spatialisé, et une histoire interactive, le monde d’Onyo est un réveil des sens.
L’ARBRE-SOLEIL raconte la légende d’un esprit du soleil, qui dans des temps immémoriaux, aurait placé un fragment de son cœur dans un arbre. Devenu Arbre-Soleil, il sortit le monde de l’obscurité et permit à la vie sous toutes ses formes de se développer. Mais l’énergie de cet arbre n’est pas éternelle. Tous les cent ans, animaux et végétaux sont appelés à lui rendre une partie de leur énergie pour commencer un nouveau cycle. Prendrez-vous part à ce rituel ?
LES GARDIENS DE LA MONTAGNE évoque le mythe d’une montagne magique qui s’effondrait : Jimen. Ses habitants l’ont alors retenue. Ils ont appris à parler le langage de la roche et à invoquer le pouvoir des éléments. Devenus Gardiens, ils se relaient depuis pour que perdure le fourmillement du vivant. L’heure de la relève approche… Prendrez-vous part au rituel de transmission pour devenir les nouveaux Gardiens ?
En 30 minutes par spectacle, et à partir de 7€, jusqu’à 15 participants vivent un voyage à la fois apaisant et intense, hors du temps. Les spectacles peuvent être découverts indépendamment ou à la suite. Ils sont adaptés pour tous les publics à partir de 6 ans. Les espaces seront disponibles de 10h30 à 18h du mardi au dimanche. Réservation en ligne ici.
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