Après 3 éditions (depuis 2021), les NUMIX LAB sont un moment unique dans l’année où le monde des institutions culturelles et de l’innovation technologique se rencontrent et se confrontent à des cas concrets d’usage du numérique au sein des musées et lieux d’exposition. Une cohorte de professionnels qui arpentent une à deux villes, entre le Canada et l’Europe francophone, c’est le concept de départ imaginé par {CORRESPONDANCES DIGITALES] (France) et Xn Québec (Canada), avec une évolution majeure pour 2023 avec pour destination Bruxelles et Amsterdam.
Preview de l’événement avec {CORRESPONDANCES DIGITALES] ; Christophe Salomon, Directeur du développement et Antoine Roland, Associé fondateur.
Un événement coproduit par Xn Québec et {CORRESPONDANCES DIGITALES] avec le soutien financier du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), d’Europe Creative, du Ministère de la Culture en France, du Canada Media Fund | Fonds des médias du Canada (FMC) de la Ville de Montréal, la SODEC – Société de développement des entreprises culturelles. Réalisé avec l’appui de l’Ocim.
NUMIX LAB, 4e édition (Bruxelles, Rotterdam, Amsterdam)
Christophe Salomon – Le NUMIX LAB a vocation à rester un laboratoire sur les questions liées à l’innovation technologique dans les industries culturelles et créatives. Dans ce sens, c’est un événement qui rassemble chaque année environ 150 personnes sur inscription durant les 4 à 5 journées de rencontres. Nous construisons chaque séjour autour des souhaits de notre communauté (Paris, Montréal, Luxembourg… cette année Bruxelles et Amsterdam), mais aussi de nos rencontres. En 2023, c’est un formidable partenariat avec Brussels Major Events (Emmanuel Angeli et son équipe) qui permet de rassembler tout le monde en Belgique puis aux Pays-Bas, avec une première édition hors de la Francophonie.
A. R. – Nous travaillons en amont de chaque NUMIX LAB pour que l’équilibre existe en termes d’origine géographique, diversité des technologies et des modèles business, mais aussi entre producteur, distributeur et exploitant.
C. S. – Cette continuité dans notre tournée européenne marque aussi la consolidation d’une vraie industrie culturelle à l’échelle du continent. L’Union Européenne développe de nombreuses initiatives pour nos industries, pour de plus fortes coopérations, etc. Passer par Bruxelles n’est pas que symbolique dans ce sens – et la plupart de nos sessions seront traduites en direct pour recevoir un public qui dépasse désormais les francophones. « Co-produire, co-créer ou co-exploiter » des œuvres créatives au sein des établissements culturels, ce sont des sujets qui intéressent l’intégralité des acteurs du marché européen.
C. S. – Il faut aussi préciser que notre partenariat canadien ne se fait plus seulement au niveau québécois, mais sur le pays en entier. C’est là-aussi une évolution majeure dans le développement des NUMIX LAB. Secret Location et The Bentway par exemple viennent de Toronto, avec d’autres studios anglophones.
C. S. – Dès l’origine, nous avons eu 3 types de publics. D’une part, nous avons les donneurs d’ordre : institutions (musée, lieu d’exposition), organismes publics au sens large. D’autre part, les institutions financières ou industrielles (CNC, SODEX, Xn Québec…). Et enfin, l’écosystème créatif entre les studios, les producteurs, les artistes. On note l’arrivée dans les lieux culturels de nouveaux joueurs : VIPARIS, Vinci Immobilier, la SNCF, les centres commerciaux… Nos sujets attirent de plus en plus de monde, et souvent en dehors de la « bulle » de l’innovation technologique. Et puis des producteurs d’événement ! Cultival qui exploite les Invalides ou d’autres lieux parisiens, par exemple, ou Manifesto (France), Wireframe (Québec). Ce sont eux souvent qui font l’interface entre un lieu et un producteur de contenu.
Antoine Roland – Le point fort de l’évolution du NUMIX LAB est le fait d’avoir été démarcher des exploitants et distributeurs. Ceux qui sont en capacité de proposer des débouchés, et asseoir le marché émergent de ces nouveaux contenus. Ensuite, on est agnostique concernant la technologie, en accueillant l’art dans l’espace public, l’art numérique et le mapping, la XR, exposition grand format etc.
C. S. – L’énergie que l’on voit passer durant nos 5 journées est un signe prometteur sur la santé de l’industrie. Mais avec des remarques évidentes. De façon positive, depuis 4 ans on a vu que le modèle des expositions grand format fonctionne. La mode des expositions dédiées aux peintres est passée. Il faut passer à une logique plus côté TeamLab, avec un vrai éditorial ou une volonté d’adapter les contenus au grand format (comme Oasis Immersion à Montréal qui cumule 150 000 entrées). L’exposition Mucha au Grand Palais Immersif, ça marche aussi car il y a un événement culturel autour. Il y a des questions orientant certaines expériences vers des possibilités de coproduction pour assainir les coûts de certains projets. Pour la XR, les déambulations d’Emissive (Excurio) ou Félix & Paul Studios avec PHI montrent que ça peut fonctionner aussi. C’est là qu’on voit des marchés émerger, à adapter selon les pays et destinations.
A. R. – Il y a une vraie créativité du secteur côté production, il n’y a plus aucun doute. Mais l’affirmation des possibilités de diffusion est plus récente. Les lieux se multiplient, s’adaptent, se forment. C’est un sujet au cœur du NUMIX LAB.
C. S. – Il y a désormais une obligation d’hybridité des lieux. Le modèle de l’Atelier des Lumières fonctionne au cœur des grandes villes (Paris, Londres, Berlin, New-York…) mais pas en dehors. Les jauges doivent être bien calculées, et le bassin de population importe dans ce sens. Les lieux hybrides, susceptibles de passer de la XR au grand format, de l’exposition classique à l’accueil d’événements divers, c’est là que ça se joue. On va vers la V2 des expositions grand format, avec du spectacle vivant, de l’interactivité… Et les modèles d’affaires évoluent avec.
C. S. – Si on reprend les exemples passés, comme LE BAL DE PARIS DE BLANCA LI, on peut imaginer beaucoup de choses différentes, à des tarifs différents, qui démontrent l’appétit du public pour ces spectacles ou expositions. Le volet sociologique, qui dépasse le divertissement à la maison, associé à une scénographie efficace, ça fonctionne. Les expéditions immersives d’Emissive sont à ce titre assez fascinantes.
A. R. – La force de l’offre numérique et des nouvelles expériences culturelles aujourd’hui, c’est aussi la possibilité de les inclure réellement au sein des lieux. Tout cela est désormais pleinement intégré aux programmes et offres des institutions concernées, et non plus « dans un coin ». C’est extrêmement important pour la pérennité de ces propositions et modèles d’exploitation. Le décloisonnement et la maturité des lieux non culturels (centre des congrès, etc.) avancent très vite, car c’est un élément-clé pour compléter leur programmation, animer des salles ou emplacements laissés vacants.
C. S. – Par ailleurs, ces lieux non culturels sont souvent plus souples que des institutions plus habituées à des exploitations longues durées. Il y a des évolutions en termes de pratique, d’accueil, d’ouverture… qui permettent d’aller renouveler des publics. Il faut voir la mise en place de MONDES DISPARUS au sein du Muséum d’Histoire Naturelle à Paris, qui prend place dans la totalité de la galerie de Minéralogie pour 9 mois. Aux NUMIX LAB, on va aller découvrir le chantier du Kanal à Bruxelles dans un quartier en fort renouveau, puis l’Atomium ou les musées royaux. Dans tous les cas, on joue, on apporte des idées et des opportunités !
https://numix.ca/numix-lab-2023-en-europe/
Programme sélectif
Bruxelles (J1, J2, J3, J4)
- VISITE / VISIT – KANAL – Centre Pompidou
- New Departures, une expérience de CREW à l’iMAL
- PANEL – Hybridité des lieux, Développer de nouveaux lieux et de nouveaux modèles d’exploitation / Hybridity of venues, Developing new venues and new operating models
- QUOI DE NEUF ? – 30 minutes avec Creative Europe / WHAT’S NEW? – 30 minutes with Creative Europe
- VISITE – Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique / VISIT – The Royal Museum of Fine Arts of Belgium
- VISITE – Plaisirs d’Hiver / VISIT – Winter Wonders
- PRÉSENTATION – Projet Invalides / PRESENTATION – Invalides Project
- PRÉSENTATION / PRESENTATION – Unframed Collection
- PANEL – Hybridité des publics, Innover dans la production et la distribution pour diversifier et élargir les publics / Hybridity of audiences, Innovating production and distribution to diversify and broaden audiences
- RENCONTRE AVEC – l’écosystème créatif bruxellois / MEETING WITH – Brussels creative ecosystem
- VISITE / VISIT – Atomium
- QUOI DE NEUF ? – Créer de nouveaux formats hybrides / WHAT’S NEW? – Creating new hybrid formats
- PANEL – Hybridité des formats, Croiser les modes de création artistique, les modèles narratifs et les technologies / Hybridity of formats, Crossing modes of artistic creation, narrative models and technologies
Rotterdam + Amsterdam (J4, J5)
- VISITE / VISIT – REMASTERED (Rotterdam)
- RENCONTRE AVEC – l’écosystème créatif néerlandais / MEETING WITH – the Dutch creative ecosystem
- VISITE / VISIT – Nxt Museum
- VISITE – Musée Van Gogh / VISIT – Van Gogh Museum
- VISITE / VISIT – Rijksmuseum
- VISITE / VISIT – NEMO
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