En 2023 il fallait être bien entraîné pour suivre Emissive dans son expansion internationale. L’entreprise française, spécialiste des expéditions immersives, a lancé sous sa marque Excurio un nouveau projet avec le Muséum National d’Histoire Naturelle (MONDES DISPARUS), tout en œuvrant à l’expansion d’un réseau riche autour de ses productions précédentes : ÉTERNELLE NOTRE-DAME et L’HORIZON DE KHÉOPS. Et le début de 2024 ne ralentit pas avec une prochaine exposition à venir au Musée d’Orsay fin mars. Retour sur ce marathon avec Fabien Barati, CEO d’Emissive.
Les expériences émissives :
- ETERNELLE/ETERNAL NOTRE-DAME
- L’HORIZON DE KHÉOPS / HORIZON OF KHUFU
- MONDES DISPARUS / LIFE CHRONICLES
- UN SOIR AVEC LES IMPRESSIONNISTES, PARIS 1874 (opening March, 2024)
Emissive, un réseau d’expéditions immersives mondial
Fabien Barati – Sur le premier trimestre 2024, L’HORIZON DE KHÉOPS ouvre à Bordeaux (France), Chengdu (Chine), Pékin (Chine) et Montréal (Canada). New York devrait suivre très vite. Dans le même temps, on inaugure notre prochaine expédition immersive au musée d’Orsay avec GEDEON Experiences en mars : UN SOIR AVEC LES IMPRESSIONNISTES, PARIS 1874. Nous sommes désormais dans une démarche où nos efforts portent aussi bien sur nos productions mais aussi sur le développement du réseau de salles dans le monde entier. Excurio est une marque chez Emissive dédiée à cette démarche liée à l’exploitation, intégrée totalement à l’entreprise. Nous sommes historiquement une agence, même si nous pivotons désormais totalement sur nos expéditions immersives.
F. B. – Depuis le lancement de ETERNELLE NOTRE-DAME en 2022, nous avons pérennisé notre volonté de produire ces expéditions immersives (de la VR collective en large-scale, rassemblant de 50 à 100 spectateurs par session). Mais en réalité, nous poursuivons un chemin imaginé avant la sortie du projet ou même de KHÉOPS. Ces succès ont confirmé l’intention initiale. Nous sommes heureux que cela fonctionne techniquement, et que le public nous suive ! Le pari n’était pas évident, mais nous l’imaginons avec notre levée de fonds en 2020.
Une stratégie d’exploration immersive validée : Excurio
F. B. – Nous nous sommes lancés à la base autour de trois axes. D’une part, produire de beaux projets, avec une qualité premium mais aussi beaucoup d’apprentissage et de challenge de la part de nos équipes. Et des aventures humaines, autour de sujets culturels qui nous passionnent. Nous voulons que nos expéditions deviennent des standards du divertissement grand public, autour d’un catalogue de contenus que nous auto-produisons le plus possible. D’autre part, créer un réseau de distribution avec des lieux et partenaires dans le monde entier. Enfin, continuer à faire évoluer notre plateforme technologique pour en faire un outil simple et évident pour nos opérateurs et notre public.
F. B. – Le fait d’avoir HTC comme partenaire et investisseur, c’est clairement une chance pour nous aider à progresser côté technologique. Nos projets sont de véritables études de cas pour le déploiement de projets VR grand public.
F. B. – Imaginer un standard de diffusion VR, c’est aussi créer un cercle vertueux qui permet de mieux identifier notre industrie, de la production à la diffusion. En cela, dans la démarche vers les lieux, nous avons toujours eu la chance d’avoir des espaces de démonstration qui nous ont facilité la tâche. Ou même, pour certaines salles, nos discussions ont eu lieu sans tester les projets. Il y avait une histoire de confiance, de sentir le marché… Désormais, nous faisons preuve de la réussite de nos expéditions.
F. B. – Nous accompagnons chaque diffusion à l’international, avec des licences vendues à nos partenaires concernant notre plateforme. Nous ne sommes pas dans une logique pure de franchise, mais nous restons proches des lieux pour gérer la technique, le marketing etc. Chaque lieu est différent, en réalité. A cette date, nous nous approchons du million de spectateurs.
MONDES DISPARUS, un voyage dans le temps avec les dinosaures
F. B. – MONDES DISPARUS, c’était un challenge technique pour nous. C’est le premier projet où nous avons voulu faire sans backpacks. Sur la thématique, le challenge était moindre pour Emissive car nous avons pû collaborer étroitement avec le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris pour concevoir les éléments du récit. Il y avait pour nous l’idée d’en profiter pour pousser la narration, avec une fiction immersive plus soutenue que les précédents. Cela nous a donné l’occasion de beaucoup tester la densité du projet, pour bien comprendre comment calibrer l’histoire, où déplacer le spectateur, etc.
F. B. – Le travail scientifique, sur chaque projet, est essentiel. Dans le cadre de MONDES DISPARUS, c’était une vraie chance de pouvoir travailler avec +30 chercheurs, paléontologues, botanistes… En prenant leur avis en compte, nous avons dû concevoir une expérience complexe dans la représentation en 3D des animaux et paysages. Sur les paléo-paysages, c’était un défi de proposer une expérience représentative de l’histoire à travers les époques – et des pays visités, par rapport à ce que l’on connaît aujourd’hui. Et il a fallu animer tout cela ! Pour la plupart des animaux, nous n’avons aucune idée de leur mouvement. C’est là que nos discussions ont été passionnantes.
F. B. – Sur les premiers mois, les retours sont super. Le muséum a installé un livre d’or électronique qui nous permet de recueillir les avis des spectateurs. MONDES DISPARUS a permis à une partie du public de découvrir les activités du Muséum. Et on est toujours heureux d’avoir les retours du public sur ce qui peut marquer, intéresser. Nos sujets sont souvent universels. Mais nous travaillons aussi pour offrir un regard inédit à travers nos expéditions immersives. Les thématiques sont vitales au départ pour attirer le public, quels que soient les pays. Ce sont de grosses productions qui nécessitent cette réflexion au départ.
F. B. – Nous avons ouvert l’expérience aux enfants à partir de 8 ans, conseillé à partir de 11 ans. Ils n’ont pas le même regard que nous sur la découverte de la VR, souvent avec plus de curiosité. Nous travaillons sur le jeune public avec prudence néanmoins.
F. B. – D’autres salles vont accueillir MONDES DISPARUS très prochainement, et dans des salles qui sont déjà partenaires avec Emissive. Nous faisons vraiment l’effort de pérenniser notre réseau, dans une logique de marché évidente. En tout cas, ils attendent avec envie MONDES DISPARUS ou nos prochaines productions ! Nous nous développons aujourd’hui fortement vers la Chine ou l’Amérique du Nord.
F. B. – Le minimum pour accueillir une expédition Excurio, c’est 800m2 avec les zones techniques, d’accueil. Il faut de la place pour avoir des flux satisfaisants et que tout soit bien organisé pour le confort du public. Mais en dehors de cela, nous pouvons nous installer dans des lieux de différentes formes, avec des plafonds peu hauts… Rien n’est complexe en réalité. La galerie de minéralogie du Muséum, pour MONDES DISPARUS, est un vaste couloir particulièrement intéressant pour nous, impressionnant au premier regard mais où nous nous sommes installés sans souci. La taille du lieu est toutefois l’indicateur de notre jauge, si nous devons passer de 80 à 100 spectateurs par exemple.
F. B. – La plateforme Excurio a vocation à s’ouvrir à d’autres producteurs de contenus, pour des lieux possiblement plus petits, mais tout cela est encore au stade de développement.
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