Depuis juillet 2020 Jeanne Marchalot est la nouvelle Responsable de la Recherche Narrative au sein du groupe France Télévisions, accompagnant les projets en nouvelle écriture quelque soit leur support. Dans un contexte très particulier, retour sur les productions en cours ou à venir de la part du groupe public.
Rencontre avec Jeanne Marchalot lors d’Immersity 2020 à Angoulême.
Retour sur les projets à venir
Jeanne Marchalot – Le département Recherche Narrative chez France Télévisions concerne les projets interactifs, immersifs et innovants en terme de technologies utilisées. En ce qui concerne le linéaire, cela relève d’autres départements : la plateforme France.tv pour les séries (de fiction) digitales ou Slash (lien) pour le documentaire. Dès lors la Recherche Narrative englobe la narration non linéaire et interactive et les nouvelles technologies, qu’il s’agisse de fiction, documentaire, contenus hybrides (app+LBE..).
J. M. – MOA (lien), disponible sur les stores gratuitement, a obtenu le prix XR de New Images. Parmi nos prochaines productions nous avons SEVEN GRAMS de Karim Ben Khelifa (THE ENEMY) produit par Lucid Realities (Chloé Jarry) et récemment présenté à NewImages ; C’est un documentaire en réalité augmentée qui s’intéresse aux composants de nos téléphones portables. ALICIA est une application à destination des assistants vocaux, produit par Flair Productions. Nous accompagnons Atlas V sur ATOMU, présenté à Sundance cette année, une expérience multi-utilisateurs pour Quest autour de la fluidité des genres issu d’une légende de la tribu Kikuyu (Kenya) dont la voix française est Aïssa Maïga. LA PETITE DANSEUSE est un programme jeunesse en réalité augmentée adapté de “La Petite Danseuse de quatorze ans”, une sculpture d’Edgar Degas exposée au Musée d’Orsay, produit par Chloé Jarry (Lucid Realities), écrit et réalisé par Gordon et Marie Sellier. Enfin LADY SAPIENS est un dispositif global produit par Little Big Story, accompagné par Lucid Realities pour la VR, en collaboration avec Ubisoft, écrit et réalisé par Camille Duvelleroy : une expérience VR pour HTC Vive, une vidéo 360, un documentaire France 5 et un livre. D’autres projets sont au stade du développement sur des thématiques jeunesse, environnement…
J. M. – Chez France Télévisions nous cherchons avant tout des contenus impactants avec des points de vue d’auteurs forts. Nous voulons nous appuyer sur des narrations fortes, et non pas des dispositifs purement technologiques. De même, nous nous orientons fortement vers des oeuvres susceptibles d’être diffusées auprès du grand public, en ligne et sur les stores – malgré leurs limites évidentes. Si cela doit passer par des applications mobiles, elles sont forcément gratuites.
Un accompagnement en production et en diffusion
J. M. – Côté diffusion, nous essayons de créer du lien avec d’autres départements de France Télévisions pour créer des synergies et donner plus de visibilité à nos contenus. LADY SAPIENS par exemple est développé avec le département documentaire chez nous. La dimension internationale devient également essentielle, avec des versions françaises et anglaises dès le départ.
J. M. – Je constate une vraie dynamique au sein de la communauté VR. Nous avons la chance d’avoir des talents français reconnus dans le monde entier (Céline Tricart, Mathias Chelebourg, Charles Ayats entre autres), des productrices et producteurs développant des projets forts avec des coproductions internationales. La volonté de se fédérer très tôt, notamment avec French Immersive Studios, est aussi intéressante pour consolider le secteur entier et ne pas reproduire certaines erreurs de la fiction traditionnelle. Il y a là une vraie “french touch” qu’il faut entretenir, surtout lorsqu’on voit le vrai effort de parité (auteure, réalisatrice, productrice) qui y ait fait!
J. M. – L’hybridation des supports, des contenus incite à des synergies inédites. Les contraintes technologiques, narratives, obligent toute l’industrie VR à avancer très vite, à avoir de nouvelles idées, et pour nous c’est très stimulant de découvrir de nouvelles oeuvres. La complexité de certains dispositifs oblige les producteurs à réfléchir aux financements, et à la distribution de façon innovante. Là-aussi LADY SAPIENS est un exemple parfait de rencontre entre un diffuseur qui s’implique aussi sur le volet digital et VR du projet (Conseillers de programme France 5 Caroline Behar et Thierry Mino), aux côtés d’Ubisoft, de producteurs documentaire et/ou fiction, et également des chercheurs. Il y a là une vitalité et des échanges très stimulants.
J. M. – Aujourd’hui je rencontre les producteurs pour les connaître et avoir une visibilité du secteur. Je souhaite également lancer des appels à projets pour, notamment découvrir encore de nouveaux auteurs.
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